L'onglet dédié à cet ouvrage posthume de Philippe Mac Leod - Ad Solem Novembre 2024 - permet de recueillir des analyses, commentaires et discussions sur le livre entier ou sur certaines de ses parties. Soyez les bienvenus(es).
J.F. Duyck jf.duyck@orange.fr
Billet "Je est Amour" - Martine Digard
Je est amour est le « testament » de Philippe Mac Leod, décédé en février 2019, livre qui vient de paraître aux éditions Ad Solem. Il paraît qu’il y a une faute dans ce titre : Le mot amour devait prendre une majuscule. Je est Amour. Oui, apparemment, cela change tout. En trois mots, le moi est Dieu. Ou la conscience est Dieu. Mais ce n’est pas exactement ça, (on va y revenir), alors j’aime aussi le titre actuel qui nous inspirera plus simplement. Philippe Mac Leod, peut-être l’avez-vous connu, est un poète contemplatif, aimant la solitude et la nature. Après sa jeunesse, avant la quarantaine, il a cependant mené une vie mondaine d’une grande densité culturelle. Mais reconverti, il passe de longues périodes dans des monastères avec l’idée de se faire moine. Puis il choisit la liberté, vit dans plusieurs endroits, tout particulièrement près de Lourdes pendant dix ans, pour finir ses trois dernières années à Pleudaniel, dans la maison jouxtant la chapelle Notre-Dame-de- Goz-Illis. Mais plongeons dans le livre. C’est en quelque sorte, une suite de méditations en forme de chemins de vie (p.229). En fait, Philippe Mac Leod nous fait entrer dans l’intime du cœur. Ce sont non pas des mots sur le silence, mais dans le silence et pour le silence. (p.159) En effet, pour faire la rencontre du Seigneur qui est Amour et Vie, il faut d’abord quitter les histoires que je me raconte, les bandes sonores ou visuelles qui défilent sous mon crâne pour pénétrer la lumière intime qui les éclaire, les irrigue, les enveloppe, une lumière qui est vraiment mienne. (p.76). Il compare en effet notre démarche à celle de l’Exode : sortir du pays d’esclavage, traverser
le désert du dépouillement pour rencontrer Dieu. (p.155) C’est tout un effort, et plusieurs recommencements. S’enfoncer dans de plus en plus de silence, d’oubli de soi (Ah l’ego, quel pot de colle ! p.109) pour finalement y rencontrer la Présence, qui nous unifie et nous fait sentir une force nouvelle totalement inédite, c’est tout un travail. (p.121). Du coup, on essaye. On se donne une demi-heure, montre en main, car on ne cesse de se déconcentrer, et oui, si on s’abandonne, si on s’éloigne de tout le bruit qui disperse quand le silence rassemble (p.146), on finit par… et là, c’est indicible. Dieu nous rejoint dans cette chair qu’il fait Chair, par le Christ. D’où le A majuscule dans Je est Amour. Ce n’est pas de l’abstrait, c’est une communion ; c’est à méditer, contempler.
Martine Digard.
Pour bulletin paroissial - Février 2025
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