Extraits de textes pour le Carême

Des Rameaux à Pâques

Le péché n’est pas l’Adam en soi, mais en chacun de nous la résistance de l’Adam à cette force d’attraction du Christ. C’est un exode désormais qu’il nous faut reprendre en chacun, une histoire à accomplir personnellement, jusqu’à ce que le sens ultime parvienne à maturité : comme un apprentissage de la chair, une lente appropriation, du dehors vers le dedans, de l’enveloppe des figures vers le cœur de la parabole, que nous déroulons depuis le commencement et que sa signification dernière effacera du même coup.Passage demeure le maître mot : de l’ancien au nouveau, du pays de l’esclavage à la liberté d’une terre sans frontières, de la mort à la vie, de cette vie à ce qui vit en elle.                                                                                                                                                                                                                                                                             (Avance en vie profonde, p. 160-161).

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L'Ascension

On ne connaît Dieu qu'à travers ce que nous sommes, par les sentiments que sa présence suscite en nous, mais ce serait une erreur de les lui attribuer, comme d'en rester là et de ne pas entrevoir l'horizon qui déjà se déchire, l'ailleurs insondable qui se refuse autant qu'il se dévoile, la lumière grandissante à laquelle parvient mon cœur balbutiant.

                                                                                                     Ph.Mac Leod Sens et beauté, p. 57


La Pentecôte

Le silence intérieur, non pas l'absence de bruit qui parfois s'installe, mais ce chant, cette voix muette qui monte du plus profond de soi, comme la respiration même de l'Esprit à travers le feuillage d'un jardin secret, ce silence-là est véritablement une parole, unique, puissante et agissante, la Parole à l'origine de la création, la source de la vie en sa profusion.

                                                                                                      Ph.Mac Leod Sens et beauté, p. 66.


La Trinité

Dans le Christ nous avons tout. Nous avons le Père qui est la source. Nous avons l'Esprit qui nous mène au Père en nous rattachant d'abord au Fils qui le révèle. La communion trinitaire ne fait que traduire cette impossibilité d'invoquer Dieu sans que le Christ ressuscité survienne pour nous y introduire, par un élan de vie nouvelle qu'il nous communique dans l'Esprit.

                                                                                                       Ph.Mac Leod Sens et beauté, p. 67.


Le Saint-Sacrement

Dans l'eucharistie, le corps du Christ ne cesse d'être rompu, partagé, distribué, émietté : nous sommes les membres d'un corps qui rassemble en se donnant, membres de ce don, de cette offrande, à vivre et à perpétuer dans sa dimension universelle.

                                                                                                  Ph.Mac Leod Habiter les mots, p. 60.


Le Cœur du Christ

Ce que nous pouvons pressentir au profond de notre cœur, dans les moments les plus purs de notre prière, le Christ l'a incarné jusqu'au bout des ongles. [...]. Cette chair humaine que le Christ a visitée, dans la même tiédeur que la mienne aujourd'hui, avec les mêmes battements de cœur, les pulsations du sang dans les veines, le silence insondable à l'intérieur, les bruits du monde autour, et cet être qu'elle porte en elle, infus, dans chacune de ces fibres, invisible mais faisant toute sa consistance... oui, cette chair qui m'ancre dans le monde, qui fait de moi un vivant, le Christ l'a habitée de sa clarté.

                           Ph.Mac Leod Petites chroniques d'un chrétien ordinaire, p. 236-237.