Du troisième dimanche de Carême à la cinquième semaine incluse

Mercredi des Cendres : Nous n’avons jamais su choisir

 

Je suis la Résurrection et la Vie. Toute la beauté du Christ, toute sa plénitude sont contenues dans ces seules paroles. Si nous pouvions nous en imprégner. Si nous savions en chercher l’écho lointain, si nous savions entendre sa résonance profonde, le monde entier s’illuminerait subitement […].
Je suis la Résurrection et la Vie. Mais pourquoi faut-il que nous restions sourds ? Pourquoi faut-il que la lumière soit toujours condamnée à la nuit, la parole au mutisme, la vérité plus faible que le mensonge, la beauté si étrangère à nos aspirations ? Il nous manque le désir, le vrai désir qui ne peut qu’aboutir. Nous nous sommes trompés. Nous n’avons jamais su choisir (Sagesses, p. 63).

1er dimanche : Quitter l’Adam pour le Christ
Quitter l’Adam pour le Christ : chaque jour porte la marque de ce travail douloureux, jamais achevé, jamais satisfait, parfois exaltant, souvent désespérant. Mais nous sommes fondamentalement orientés. Et cela seul reste déterminant. Le bien réside dans cet effort conscient, soutenu, vers un horizon qui ne nous appartient pas. Le don, l’oubli de soi, contre l’étroitesse de l’argumentation, sont les vrais ressorts du progrès (S et B, p. 36).

1re semaine : Pour une vraie rencontre
On ne mesure pas la dépossession que nécessite une vraie rencontre. Il n’y a pas que la peur, si souvent mise en lumière, la menace, mais de façon plus élémentaire la douleur attachée au processus d’enfantement et à la naissance en général. La rencontre bien souvent n’a pas lieu parce que survit un noyau dur qu’on n’a pas lâché : une excroissance de soi qui n’a plus sa place, l’image, l’ultime revendication, le dernier verrou défensif, l’attente indéracinable. On ne mesure pas non plus le dépouillement extrême qui a présidé à la venue de Dieu dans la chair. La lumière du monde ne paraît pas au bout de la nuit, après l‘avoir épuisée, mais au cœur même de la nuit la plus hostile et la plus longue (Évangile de la rencontre, p. 15).

2e dimanche de Carême : Deux visages du Christ
La Transfiguration et la Passion, deux visages du Christ, deux visages méconnaissables du Christ, l’un par le haut, l’autre par le bas. Si la Transfiguration évoque librement la Passion, la Passion parle implicitement de la Transfiguration. Car la Passion est encore un sommet. […] C’est véritablement un chemin, à travers le plus obscur, un chemin de hauteur et de lumière, un chemin d’inconcevable dépassement, que le Christ fraie à grands cris silencieux dans notre propre chair, lui taillant une issue, un passage à l’intérieur d’elle-même, une véritable assomption, mais que nous ne savons pas voir encore (Set B, p. 84-85).

2e semaine : Se laisser éveiller au mystère du Christ
La venue du Christ n’atteint son but qu’en nous éveillant au mystère qu’il a imprimé dans notre chair. Elle n’est pas seulement une réalité de l’histoire, elle devient effective au moment où notre être tout entier se comprend et se définit par cette relation au tout et à l’origine, vers un terme qui nous oriente et nous transforme à mesure. Le temps se dessine alors comme une flèche, le monde visible comme une gigantesque éclosion (S et B, p. 30).


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